Pec Nov 2nd. Voyage comme assistant vigneron
Sublime, quand même , ce dîner dans un genre de fast food égyptien, mR. Shawarma, à Kingston, où je dépose mon co-voitureur. Encore une heure et demi de route.
J’y suis. Brian m’a invité à un événement caritatif. Merveilleuse conférence pour l’organisme de conservation des oiseaux. Un discours trop long, après un bon repas, de l’avis de Margie et Brian. Un éditeur comme j’ai besoin aurait coupé facilement 15 min. On enchaîne!, comme aurait dit Denise Filliatrault…. Mais quelle passion. Ce biologiste a parcouru la planète à étudier et observer les oiseaux. Je devrais m’y mettre.. Sur ma to do list… Avec perdre du poids, faire plus d’exercice, manger mieux boire moins de vin…
C’était facile ce soir. La liste était courte au club house du Picton golf. Un seul vin du comté. Très convenu. C’est probablement une des raisons pourquoi, je ne joue pas au golf. C’est cher et Les Club house ne m’impressionnent pas. Ce passionné des oiseaux, lui, a Gardé toute mon attention. Même après une bière , un assez bon repas buffet, l’attention de plusieurs était plus difficile. Un verre de pinot chilien Cono Sur, très correct mais de trop…cet expert qui a parlé des oiseaux et de ses voyages sur tous les continents m’éduque et me communique son enthousiasme à chaque seconde. Mission accomplie.
J’ai misé sur des boucles d’oreilles et un pendentif avec un chat dessus, à l’encan silencieux. J’ai gagné. Le chat ressemble à un chien. Je L’ai acheté pour Lise. Je vais lui dire que c’est un chien. Elle n’y verra que du feu. Même mes nouveaux amis de la haute mondaine de PEC trouvent que ça a l’air d’un chien. J’ai dit à Brian en sortant que ce serait pour ma cousine Lise ou ma fille Lori. Je lui dis:2 of my favorite females on this planet.
I agree, dit-il avec son sourire, tout endimanché ce soir. Comme moi d’ailleurs, pour l’occasion. Tous les 2, vestons cravates.
Quelle belle soirée, quand même. Tous ces gens qui ne me connaissent pas et qui sont si gentils avec moi.
Un outsider clairement. Un séparatiste en pays loyaliste… Je n’affirme pas mes convictions politiques. Aucun intérêt à dévoiler mes allégeances en territoire ennemi. Pourquoi le ferais-je? Ils sont gentils avec moi, je suis gentil avec eux. Case closed.
En plus, ils sont clairement francophiles. La plupart s’efforcent pour m’adresser quelques mots en français. Ce qui n’est pas le cas dans bien des dépanneurs à Montréal. J’ai vraiment l’impression de faire partie de leur groupe. Ils sont intéressés à ce que je fais.
est-ce que vous venez souvent ici? Vous restez pour combien de temps? Ils ont tous de la classe et sont bien éduqués. Ils sont, pour la plupart, à l’aise financièrement. Ils ont de la culture et aiment les arts et le beau. Ils ont de l’humour. Calvaire, si Falardeau m’entendait, Il me penderait par les gosses , devant la maison des patriotes au pied du courant, au pied du pont Jacques-Cartier! Comme traitre à la nation!
Quand même hâte de revenir à la réalité demain. Faire du vin, avec Brian. Sortir les bottes de pluie, l’imper, le linge de travail que j’ai apporté. J’ai le gout d’avoir les mains crottées tachées de jus de raisin de pinot noir! J’ai le goût d’apprendre… Le goût d’en boire avec mon ami. Et puis demain soir, c’est la fête des vendanges du half moon bay au Milford town hall.
Tous ces noms qui sonnent British me séduisent. C’est un autre pays, mais un foutu beau coin de pays quand même. J’y verrai probablement Luc et Brenda, Kita, Mike le handy man, Jane que j’ai rencontré ce soir et son mari allemand, Peter. D’autres que j’ai rencontré ce soir. Une communauté tissée serrée.
Une fraternisation et on m’invite. Une communion, que ce souper des vendangeurs .. Je suis flatté. Je me sens comme l’un d’eux. Quel merveilleux début de week-end, malgré les dommages ici aussi, à cause des vents du 1er nov. 2019.
Je m’endors sur quelques pages du dictionnaire des amoureux de Provence. Dans mon cas, amoureux de pec et de ces gens d’une grande gentillesse. Dodo, mon Den. T’as du pinot à presser demain!
Finalement, debout assez tôt dimanche matin. Brian me dit que nous ne presserons pas le moût de pinot aujourd’hui. Ils annoncent de la pluie et La Presse est à l’extérieur. La dernière chose qu’on veut, c’est mettre de l’eau dans notre pinot….
Et y a tant à faire… préparer les saumons qui iront au four. Margie est stressée.. elle s’occupe de tout. Elle est une femme merveilleuse. Particulièrement élégante hier soir à la soirée bénéfice, pour le sanctuaire d’oiseaux. Aujourd’hui, les mains dans la farine, la bouffe, le dessert, etc., Ell est tout aussi charmante.
Aujourd’hui c’est la fête des vendanges avec tous les vendangeurs. Je vais faire des courses à Picton, pour aider. Je vais chercher des baguettes au Métro à Picton. Du pain de première moisson. Besoin du basilic frais.. pour les pizzas margueritas demain. J’ai promis à Brian et Margie que je ferais de la pizza.
Je suis devenu un pizzaiolo décent. Je fais tout moi-même sauf la pâte, achetée congelée au marché végétarien de Sherbrooke. Et la mozzarella di Buffala, acheté au coin de l’Italie. Merveilleuse épicerie fine à Sherbrooke aussi.
J’achète des légumes pour faire une pizza végétarienne en plus de la Marguerita. Poivrons, olives vertes, oignons, tomates fraîches du jardin chez Brian, oignons rouges , champignons de Paris. Tomates San marzano DOP pour la sauce, huile d’olive extra-vierge de qualité basilic haché finement, ail. Fleur de sel de Camargue.
Mais çà, c’est demain. Aujourd’hui est une autre journée.. le moment présent. Il faut finir la prep de la bouffe pour la fête des vendanges. Margie est fébrile. Elle court comme une poule pas de tête. Elle quitte pour la salle, apporter des trucs. Elle passe chercher des verres à vins pour les invités à la winery.
Mais où est Brian ? Je suis moi-même un peu dépassé par les événements. Un cell sonne. Pas le mien. Il est sur la table de la cuisine…. je réponds. C’est le cell à Margie. Elle est partie sans son téléphone.. c,est Brian.. il dit; your voice has changed a bit… can you come to the winery?
- Sure!….
Je traverse la cours. J’arrive à la porte. Elle est fermée et verrouillée de l’extérieur sans être barrée sous clé. Juste le loquet qui est glissée..
Can you open the door? Plus tard, en finissant les préparatifs, Brian dit à Margie; do you know you locked me in the winery?…. j’adore ces 2 êtres humains! Ils sont passionnés et bordéliques comme moi.
On part finalement pour la salle à Milford. J’aide à la mise en place avec la bouffe. Belle table. Saumon au four, saumon fumé, bœuf bourguignon, fromages, salade césar(Brian fait une excellente vinaigrette sans œufs. Il a des problèmes de cholestérol), charcuteries, etc. Desserts tartes maison faites par Margie. Je m’occupe ensuite de la bière et du vin. De la bière de la brasserie resto 555, au centre ville de Picton. 2 bières, the judge et the jury. Les 2 excellentes. Et tous les blancs de half moon bay. Pinot gris, riesling, chardonnay. Les trois sans bois. Pour le Rouge, le merlot. Vieilli 18 mois en fut de chêne. Tous du millésime 2016.
Sauf pour le riesling. Lui, le millésime 2014. J’ai vendangé ce riesling avec des amis. Il vieillit bien. Meilleur que jamais.
Martin Soldat, arrive. Un musicien de Belleville fabuleux. Il s’installe. Je lui offre de l’aide. No thanks, ‘I’m good.
Les invités arrivent. Je revois Mark qui est arrivé plus tôt, pour s’installer au chalet de la propriété. Sympathique gaillard à la retraite qui a travaillé en audio toute sa vie. Puis, Luc et Brenda. Ensuite Jane, jolie femme que j’ai accosté légèrement la veille, au fundraiser… Margie me dit; et voici peter, son mari, je lui fais la blague que je suis déçu. Je lui dit que c’est un compliment.. il sourit… quel homme fascinant, ce Peter.
Nous n’avions pas eu le temps de jaser la veille, mais durant la soirée de la fête des vendangeurs, il me raconte qu’il a demeuré en Australie, en Allemagne, à Chicago et j’en passe. Il me raconte que c’est son fils à lui et Jane qui fait la bière 555. Un allemand qui fait de la bière… ça se peut…
Martin joue un set. Il fait une merveilleuse version de all my loving, des Beatles. Le public écoute, attentif. Connaisseur.
À la fin de la soirée, je rencontre les voisines(demander les noms à brian) qui habitent au bout du vignoble half moon bay. Ils ont acheté il y a 2 ans, quand frank, le musicien anglais, partenaire de Martin, dans le groupe blue zone,a vendu pour aller s’établir dans la vallée de l’okanagan. Elles sont drôles et charmantes, ces 2 femmes. Un couple depuis plus de 20 ans. Toutes 2 retraitées, (?) a un humour percutant. Elle est mal engueulée. Je l’aime déjà. Elle dit aux gens qui leur demandent d’où elles viennent, elle répond; we’re from the islands…. 😉
Son épouse est jamaïcaine. Elle est de Toronto. Blanche. Elle dit; j’adore mêler les gens… je suis rendu à mon nième verre de vin.. nous sommes tous heureux.. je goute le riesling et le sent après l’avoir remué dans mon verre et je dis;… pétrole… la conjointe de ?, ? Dit; what? It smells like petrol. Nez de pétrole, hydrocarbures, typique du riesling, typique de ce cépage.. elle hume et me dit you’re right! Je suis fier pète…
Brian fait du criss de bon jus..
Lundi, last call pour presser le pinot noir. 11hr am. Je suis au vignoble devant la grange qui sert de winery et de chai. La winery est fermée. Je prends des photos du vignoble. Quand même beau, avec ses feuilles jaunes, la vigne dénudée de fruits. Ça fait déjà presque 3 semaines que le pinot noir a été cueilli.
Il reste une cuve d’acier inoxydable avec le moût. Elle est pleine. Ou presque..
environ 1 tonne et demi de raisins dans cette cuve. La grande partie de la cuve en inox est remplie de moût, le raisin délicatement foulé et égrappé. Il reste beaucoup de pinot noir dans cette cuve, même si plus des 3 quarts de la cuve est du solide. Cette partie de la fabrication du vin est très importante. Ce jus issus de La Presse du moût , donne toute la structure tannique et le corps au vin.
Cette opération consiste à ouvrir délicatement la cuve par la porte, située au bas de la cuve. Du vin s’en échappe. On met rapidement un bac dessous avant d’ouvrir pour ne pas perdre le précieux nectar. 2019 est un millésime exceptionnel. Le meilleur depuis 2007. On ouvre la porte un peu plus. Et c’est le début de 7 heures de travail physique et répétitif; un coup de râteau dans la cuve, un bac rempli. Un autre bac dessous. Et un autre. 5 palettes de 16 bacs plus tard, nous avons terminé. Nous avons tout pressé dans le pressoir. Un machine sophistiquée de 35,000$.
Il fait presque noir. La météo a tenu le coup. On voit déjà la lune. À moitié pleine comme notre verre de vin, pâle pour l’instant. Life is good. My glass is half full, at half moon bay…Avec la lune à moitié plein qui veille sur la vigne. On goutte au jus qui vient du bac récupérateur. Ce sera vraiment un beau vin, si tout va bien dans le chai. On le saura en 2021… Je nettoie la cuve avec un fusil à eau chaude haute pression. Il est presque 18hr.
Brian me dit; tu peux retourner à la maison., je termine ici. J’ acquiesce. J’ai de la pizza à faire..
La préparation est terminée. Je prends un verre de chardonnay avec Margie. So cell. Sonne.. c’ est Brian. Il en a encore pour une demi heure… elle lève les yeux vers le ciel..
Elle me dit; c’est comme çà à tous les soirs… un métier à temps plein, vigneron.
Mais ça me donne le temps de relaxer, prendre un verre de vin relax, qu’elle dit. Elle a tellement raison. On discute. De tout et de rien. Je lui raconte un peu ma vie.. je fais çà, des fois.. Je me confie, elle m’écoute. Elle a une grande sensibilité. C’est agréable.
Presque une heure plus tard, Brian arrive. Pizza Time. Y a des restants de la veille en entrée. J’ouvre un pinot argentin de Pentagonie. On déguste. C’est bon. Honnête. Une belle région fraîche dans le sud de l’argentine. Pendrillos. Rien à voir avec ce qu’on goûtera dans 2 ans. Mais je suis biaisé. J’ai confiance que Brian en fera un excellent pinot tout en finesse et généreux. Le 2016 était excellent. J’ai déjà parlé du 2007, la cuvée Vera.
Pizza Time pour vrai. La pâte a trop levé et est restée trop longtemps sur le comptoir avec la sauce dessus. On essaie de la glisser sur la pierre chaude déjà au four.. opération délicate… tout colle.., c’est chaud.. c’est difficile.. c’est catastrophique.. on regarde l’objet dans le four.. ce sera une calzone hybride!
La suite s’avérera beaucoup plus réussie. La pizza végétarienne est superbe. La 3e pizza est seulement 3 fromages et pesto maison. Mozza di buffala fraîche, parmesan, emmental.
Il est tard, on va se coucher. Avant, Brian descend dans la cave et remonte avec un pinot noir Vera 2007. Il dit; here… il m’offre ce vin rare, et mon premier coup de foudre avec cet homme et ce vin. Il reste probablement moins de 24 bouteilles de ce vin sur la planète… je réalise comment ce cadeau est précieux. Je suis ému et touché. Je lui dis avec de l’émotion dans la voix.
Mardi matin, le temps d’une répétition dans le chalet avec vue sur la baie, où Mark avait dormi la veille. Je suis sans l’électricité mais full high tech et surtout, surtout, heureux, encore une fois.
Cet endroit a quelque chose de magique. Quasi-mystique. Un état de grâce..
Même pas parti de là, Déjà hâte de revenir….
J’achète du vin à Brian. Petit arrêt à Picton. Retour à Mtl avant de rentrer à Sherbrooke. Je suis ressourcé. Rassasié. Mon verre est plein encore une fois. Hâte de revoir Mirka, ma chatte, quand même.
PEC 1ere partie
Pec 9 sept
Qu’est-ce qui fait que tout est plus clair dans ma tête, quand je suis ici? La clarté du jour? La luminosité des étoiles de la nuit? Le fait que je n’ai pas de TV, nouvelles, internet limité et autres distractions du quotidien?
Le fait que j’ai toujours quelque chose à faire, ne serait-ce que juste regarder dehors la nature et écouter l’eau de South Bay et les oiseaux? Ou bien de coller des étiquettes, de façon un peu maladroite, sur des bouteilles de Merlot, pinot gris ou chardonnay, en jasant de tout et de rien avec Lise. De sortir chester pour lui faire faire ses besoins essentiels animaux et de le regarder lui, observer la nature.
Et y a Yvette, la sauvage, qui vient se coller de loin, quand ça lui tente. Elle observe les consignes de distanciation sociale. She’s playing hard to get.. Yvette, c’est le chat sauvage de Lise. Elle disparue neuf jours quand Lise est arrivée dans le comté au début mai, quand la pandémie avait déjà tout arrêter, incluant son travail au resto de l’aéroport. Il y a des coyotes ici, des pékans, aussi.
Environnement hostile, mais pas pour une chatte aussi futée qu’une meute de renards. Je sais, c’est les loups qui s’ameutent. Il y en a aussi peut-être… Mais elle est vraiment aussi futée qu’une douzaine de renards ou de pékans, mélange de loups ou de velociraptors réunis.
Pas de dinosaures ici, mais beaucoup de sentiment d’une autre époque pour moi. The simple country life. Ou county life, dans ce cas ci. La vie dans le comté est simple mais pleine. Aujourd’hui, nous allons cuisiner toute la journée.
À moins qu’une urgence survienne dans le vignoble. Hier, j’ai texté Brian, pour savoir si il avait besoin de moi. Il a répondu, j’aurais besoin de faire des tests de brix dans le vignoble. Ton aide sera apprécié. Il va peut être pleuvoir.
Je serai là dans 10 min. Quand on travaille à la vigne, tout dépend de la température. Tout se décide selon dame nature. J’arrive 12 minutes Plus tard et il pleut… merde, on a manqué notre fenêtre. Brian m’attend sur le kubota, espèce de kart de golf, mais à essence.
Ce n’est que quelques gouttes. On y va! Il fonce dans les rangs 3 et 4 de pinot gris. Je me sens comme dans le manège le monstre, à la ronde. Il m’explique rapidement;
Tu prends cet appareil, un espèce de microscope, tu lèves la languette vitrée et tu mets quelques gouttes. C’est comme mon glucomètre pour le diabète, alors!
Au lieu de jeter le raisin, on le mange. Comme pour confirmer le taux de brix mesuré. 17, s’exclame t-il, en regardant dans la lentille. J’écris dans la colline du rang 3. On avance 10m. Prends un raisin de ton côté, rang 4 . Il faut nettoyer la surface du lecteur à chaque raisin testé. Il me passe l’appareil, combien mesures tu? J’ai de la difficulté à lire, car je dois enlever mes lunettes. Je dis 16? Non 17 aussi. Regarde, toi! Il confirme: 17. Et on repart en alternance jusqu’au bout du rang.
Après une heure de ce que je comparerais à un safari sans animaux, à part Chester, Yvette, qui sont des bibittes à 4 pattes inoffensives, y a seulement les 2 bibittes à sucre dans le kabuta. Nous avons terminer le manège safari. Couvert environ la moitié des 24 rangs. Assez d’info pour faire une moyenne de 17 brix et pour dire que la vendange se fera dans 10 jours.
Il me demande; est-ce que c’est ok, pour ton diabète, de manger des raisins sucrés comme çà. Je réponds; les fruits frais, aucun problème. C’est quand on fait du vin avec que c’est moins bon pour moi.
Brian me dit: physicians… what do they know?….;)
Même le nom du véhicule, qui me rappelle vraiment une ride de montagnes russes, ressemble à un nom de safari africain. Brian est en effet une bibitte unique. Moi aussi. La chimie passe entre nous 2. Nous sommes de la même race. La race humaine; curieuse, inventive, naïve, maladroite et gauche parfois, éparpillée.. Déterminée… à découvrir plein de nouvelles choses passionnantes.
Demain, Margie et Brian viennent souper à la maison. Apéritif à 17hr30. J’ai acheté un bon pinot noir du comté de chez Stanner, un des bons vignerons dans le comté. Aussi, un chardonnay sans bois, de rose hall run, fait par Dan Sullivan, un bon ami à Brian. Son chardonnay élevé en fût de chêne a gagné le jugement de Kingston, en 2017. Contre de grosses pointures californiennes.
On va cuisiner asiatique végétarien , puisqu’il n’ a pas de bons restos asiatiques dans le comté, semble-t-il, au dire de nos invités. Et Brian est végétarien, mais n’en fait pas une religion. Plus pour des raisons de santé.
Il fait assez beau pour prendre l’apéro à l’extérieur, mais on entre à l’intérieur pour manger une entrée de rouleaux impériaux maison. Que nous avons préparer frais, une heure avant leur arrivée. Ensuite un pad thaï, sauce tofu, comme plat principal.
Le chardonnay en apéro était parfait et nous ouvrons le pinot pour y goûter avec les rouleaux. Pas l’accord parfait , pour les rouleaux. Le chardonnay aurait été mieux mais, soif oblige, et les accords parfaits n’existent que dans les livres.
Les rouleaux sont loin d’être parfaits. En fait, c’est la catastrophe. Les pâtes ont collé ensemble et quand Lise tente de les séparer, ils sont retissants à la séparation et se défont puis se retrouvent eventrés , dans l’huile de sésame. Le choux par ici, le céleri par là, les carottes qui flottent. Au moins les 2 premiers sont réussis et nos invités en profiteront. Les hôtes se contentent des naufragés du Titanic. Pauvres légumes dans leurs barques de pâte fragile, brisées par la fatalité de l’huile chaude et de leur manque de distanciation sociale dans la plaque où ils cohabitaient avant de frapper l’iceberg. Quand même goûteux, puisqu’ils ont redemandé un deuxième radeau de sauvetage, même brisé par la marre d’huile. La sauce aux arachides aidant.
Et maintenant le pad Thai est ma responsabilité. La sauce tofu est prête depuis déjà 3 heures. Un mélange d’ail, de tofu, sauce chili, huile de sésame, pâte de tamarin, jus de lime. Reste à faire sauter les légumes. Et ensuite ajouter la sauce, les nouilles de riz et les fèves germées. Allez, on se lance!
On sert et le résultat est… fade et sans goût. Les herbes fraîches n’aident pas. La combinaison de menthe, basilic, coriandre ne s’amalgame pas bien. Pour les recettes au tofu de Jamie Oliver, en Ontario, en temps de pandémie, on repassera! Mais la sauce aux chili doux thaï, la sauce aux arachides et la sauce soya viennent sauver les meubles. Vive les sauces! Vive le pinot gris à Brian aussi qui aide. Le petit Mennetou Salon de la Loire aussi, aident.
Le dessert est par contre très réussi, avec le sorbet de key lime pie et fruits frais, pêches de Niagara, bleuets du Lac St-Jean, et framboises de… la Californie.
-n’oublie pas, demain, on embouteille. Et Brian et Margie nous quittent sur cette fin de soirée asiatique réussie malgré tout. Leur compagnie est toujours agréable.

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